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*  C'est actuellement la troisième mycobactériose humaine après la tuberculose et la lèpre.  
 
*  C'est actuellement la troisième mycobactériose humaine après la tuberculose et la lèpre.  
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* MU produit une toxine, le mycolactone
      
===Epidémiologie===
 
===Epidémiologie===
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* L'ulcère de Buruli est une maladie qui sévit par foyers  sous les climats tropicaux, chauds et humides.
 
* L'ulcère de Buruli est une maladie qui sévit par foyers  sous les climats tropicaux, chauds et humides.
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::- le plus grand foyer est africain notamment dans les pays de l'ouest. L'Afrique de l'est est peu touchée.
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::- le plus grand foyer est africain notamment dans les pays d'Afrique de l'ouest. L'Afrique de l'est est moins touchée.
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::- Quelques rares foyers ont été ont été rapportés en américque du sud ( Guyane, Surinnam) , en Océanie et en Asie.
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::- quelques rares foyers ont été ont été rapportés en Amérique du sud ( Guyane, Surinam) , en Océanie et en Asie.
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* La maladie notamment dans les zones rurales, à proximité de zones humides (rivières, lac, fleuves, marécages).
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* La maladie touche essentiellement les régions rurales, à proximité de zones humides (rivières, lac, fleuves, marécages).
    
* L'incidence est estimée  entre  5000 et 6000 nouveaux cas annuels.
 
* L'incidence est estimée  entre  5000 et 6000 nouveaux cas annuels.
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1. Épidémiologie
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* Les enfants  sont la cible privilégiées d ela maladie en raison de leur contact proche de la terre pendant les jeux.  
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===Réservoir et mode transmission===
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* MU est présent dans la terre.
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* La contamination se ferait par une effraction cutanée: traumatisme, piqure, morsure animale.
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* Le rôle de vecteur de certain animaux est également évoqué
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===Physiopathologie===
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* MU  se développe préférentiellement  à des températures 30 et 33° ce qui explique la localisation cutanée préférentielle de la maladie.
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* La bactérie  produit un biofilm  résistant aux agents antiseptiques et antibiotique.
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* Elle  produit une toxine, le '''mycolactone''' qui a des propriétés cytotoxiques ( expliquant la nécrose), coagulantes et immunosuppressive ( faibles réaction inflammatoire locale).
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==Aspect clinique==
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* L'aspect clinique de l'ulcère de Buruli est parfois trompeur → nous ne décrirons ici que la forme typique.
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===Phase d'incubation==
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* Période de plusieurs mois pendant lesquels l'état général est conservé
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===Phase pré ulcéreuse===
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* '''Tuméfaction  sous cutanée ferme''' le plus souvent indolore
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::- Localisation habituelle sur les membres ( membres inférieurs → 60% / membres supérieurs → 30%) et plus rarement sur le tronc ou le visage
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::- celle lésion peut être limitée ou s'étendre  à tout le membre
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* A ce stade, les lésions peuvent être prise pour un œdème post traumatique ou, dans les formes fébrile, pour une [[Dermo Hypodermite bactérienne|dermo hypodermite bactérienne]].
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* Sur le plan physiopathologique, il s'agit  à ce stade d'une diffusion de MB et de sa toxine dans les tissus sous cutanés avec mise en place d'une nécrose hypodermique
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===Phase ulcéreuse===
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* Après une période variable de quelques jours à quelques années, il apparait une phlyctène  ou une pustule inflammatoire  puis une '''fistulisation  à la peau'''
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* L'extension se fait vers une '''ulcération purulente profonde''', atteignant les plans aponévrotiques et plus ou moins étendue.
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* Le décollement des berges est un signes caractéristiques de la maladie .
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::- ce décollement peut être parfois très important
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::- en cas de lésions multiples, les décollements peuvent aboutir à la réunion de plusieurs lésions  en un vaste ulcère
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* Le fond de la plaie est souvent bourgeonnant mais avec un exsudat séro purulent abondant
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* La peau péri lésionnelle est infiltrée, polychrome et desquamative.
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* Atteintes extra cutanées
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====Evolution===
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* L'ulcère de Buruli est une pathologie chronique dont la cicatrisation est rarement spontanée.
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::- de nouvelles lésions peuvent apparaitre.
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* Des complications peuvent survenir notamment par une atteinte extra cutanée
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::- il peut s'agir d'ostéite ou d'arthrite  par contiguïté
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::- exposition et fonte purulente des tendon
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::- septicémie
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::- tétanos
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* Des séquelles fonctionnelles parfois majeurs peuvent aboutir  à des déformations, des ankylose sou à des amputations.
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==Comment faire le diagnostic ?==
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===Penser  à cette pathologie devant un ulcère===
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* Chez des enfants ou des adultes qui viennent d'un pays  à risque
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* En cas de doute et notamment dans les formes atypiques → avis spécialisé
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=== Microbiologie===
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* Quatre techniques diagnostiques sont possibles, mais pas toujours réalisables en zone d'endémie
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=====Frottis des berges de l'ulcère =====
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* Avec recherche de BAAR ( Baciles Acido Alccolo Résistants)l’examen direct du frottis (méthode de Ziehl-Neelsen)
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=====Histologie =====
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Le réservoir et les modalités de transmission de M. ulcerans ne sont pas tout à fait élucidés. A l’inverse de la
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* Une biopsie profonde doit être réalisée, jusqu'à l’aponévrose
tuberculose ou de la lèpre, il n’y pas de transmission inter-humaine. L’homme se contaminerait à partir d’un
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réservoir environnemental hydrotellurique, par inoculation directe transcutanée lors de microtraumatismes.
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Le rôle des insectes aquatiques est également incriminé, en particulier les punaises aquatiques (Naucoridae)
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qui sont à la fois hôte naturel et vecteur, et pourraient transmettre la maladie par piqûre accidentelle de
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l’homme après multiplication de M. ulcerans dans leurs glandes salivaires (photo 1). M. ulcerans forme un
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biofilm sur les végétaux absorbés par les mollusques et les poissons, proies des punaises aquatiques qui
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pourraient ainsi se contaminer par leur intermédiaire.
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* Aspect de nécrose hypodermique avec inflammation majeure
   −
La distribution des foyers épidémiques localisés est expliquée par des bouleversements environnementaux
+
* Mise en évidence de BAAR
(déforestation, création de lacs artificiels pour l’irrigation et la pêche, inondation) qui favorisent le développement
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du ou d’un vecteur. Récemment, des facteurs de risque ont été individualisés en Afrique : proximité de rivières et
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de plan d’eau à débit lent, utilisation de sources d’eau non protégées pour les activités domestiques, absence de
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vêtements protecteurs (pantalons, chemises à manches longues), désinfection inadaptée des plaies.
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L’UB s’observe à tout âge sans prédilection de sexe mais atteint préférentiellement les enfants de moins de
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15 ans qui représentent la moitié des cas selon l’OMS.
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L’infection par le VIH n’est pas un facteur de risque mais elle complique la prise en charge. L’infection à M. ulcerans
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est caractérisée par une faible létalité qui contraste avec l’importance des séquelles ostéo-articulaires
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invalidantes observées chez plus de la moitié des patients.
     −
2. Physiopathologie
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=====Culture=====
M. ulcerans est une mycobactérie environnementale à croissance lente qui se cultive à des températures
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comprises entre 30 et 32 °C (plus basses que pour M. tuberculosis) et qui est retrouvée dans le derme et
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l’hypoderme. C’est une mycobactérie facultative qui s’organise en biofilm et possède une paroi lipidique qui
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lui confère une résistance aux agents physicochimiques. A l’inverse des autres mycobactéries pathogènes,
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elle produit une exotoxine lipidique, la mycolactone seul facteur de virulence connu de la bactérie. Cette
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mycolactone posséde des propriétés cytotoxiques, qui rendent compte de la nécrose et de l’extension
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des lésions cutanées et des propriétés immunosuppressives qui expliquent la faible réaction inflammatoire
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locale.
     −
3. Clinique
+
=====Identification par PCR ( Polymérase Chain  Reaction)
L’expression clinique de l’infection à M. ulcerans est polymorphe, influencée par le site de l’infection, le
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délai de prise en charge et l’immunité du patient. Contrairement à ce qui est généralement admis, en zone
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d’endémie, l’absence de spécificité des signes cliniques rend mal aisé le diagnostic sur les seuls arguments
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cliniques. Quelque soit le stade clinique de la maladie, la chronicité et l’indolence des lésions cutanées
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doivent y faire penser.
        −
3.1. Forme typique
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Après une période d’incubation variant de quelques semaines à plusieurs années, l’UB évolue classiquement
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en trois stades distincts (pré-ulcératif, ulcératif, cicatriciel).
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3.1.1. Formes pré-ulcératives
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C’est le stade de début de la maladie qui peut se révéler par quatre lésions élémentaires dermatologiques :
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papule, nodule, plaque, oedème. Ces lésions se situent au niveau des membres inférieurs (60 %), des
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membres supérieurs (30 %), plus rarement au niveau de la face ou du tronc (10 %).
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• Une papule est une lésion surélevée, indolore, de plus de 1 cm de diamètre.
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• Un nodule est une lésion palpable, ferme, de 1 à 2 cm, indolore, adhérente à la peau, plus ou moins prurigineuse,
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parfois associée à un halo oedémateux (photo 2).
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• La plaque est une large lésion cutanée indurée, surélevée, froide, indolore, bien délimitée, à bords irréguliers
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et à surface dépigmentée.
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• L’oedème se manifeste par une tuméfaction sous-cutanée froide, ne prenant pas le godet, plus ou moins
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douloureux, fixe, aux limites floues pouvant s’étendre à un membre, à une région du tronc, au visage, à la
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région périnéale.
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A ce stade précoce, les lésions passent souvent inaperçues et peuvent être confondues avec de nombreux
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diagnostics différentiels (tableau 1). Des formes inflammatoires associées à de la fièvre peuvent mimer une
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dermo-hypodermite bactérienne.
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Selon l’OMS, la promotion du dépistage de masse de ces formes précoces, qui représentent actuellement
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seulement 10 % des cas diagnostiqués, est une priorité.
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3.1.2. Formes ulcératives
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Les nodules et les papules évoluent le plus souvent vers une ulcération cutanée profonde d’extension
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progressive. Classiquement, cette perte de substance dermo-épidermique présente un fond nécrotique
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jaunâtre, des bords décollés et un pourtour oedémateux (photo 3). Unique ou multiple, à l’emporte-pièce,
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l’ulcération de dimension parfois très importante, est caractérisée par sa chronicité et son indolence, sauf en
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cas de surinfection (photo 4). En l’absence de complication, l’état général des patients est préservé et il n’y
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a pas de fièvre. À ce stade d’ulcération les diagnostics différentiels sont nombreux (tableau 1).
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3.1.3. Cicatrisation et séquelles
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La guérison spontanée est possible. La cicatrisation s’accompagne de nombreuses séquelles à type de
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chéloïdes et de rétractions associées à une ankylose. Les récidives sur le site initial de l’infection sont
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fréquentes.
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60
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ePILLY trop 2016 - Maladies infectieuses tropicales
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SOMMAIRE INDEX
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3.2. Formes compliquées
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Des atteintes multifocales associant plusieurs lésions ulcérées sont possibles, en particulier chez les enfants
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et les patients infectés par le VIH.
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Des formes extensives en profondeur peuvent détruire tendons, muscles, nerfs, organes, notamment le tissu
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périorbitaire, entraînant la perte de l’oeil.
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Les atteintes osseuses par contiguïté ou par diffusion hématogène peuvent se compliquer d’arthrites ou
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d’ostéomyélites des extrémités responsables de séquelles à type de déformations ou du fait de nécessaire
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amputation. Enfin les surinfections bactériennes, favorisées par un défaut d’asepsie sont fréquentes. Elles
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sont responsables de phlegmon, de dermo-hypodermite bactérienne aiguë, voire de septicémie
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4. Diagnostic
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Dans les zones endémiques, le diagnostic microbiologique reste trop peu utilisé. Il est essentiel pour la surveillance
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épidémiologique et pour améliorer la précision du diagnostic clinique. Il repose sur quatre méthodes
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de confirmation qui ne sont pas toutes disponibles en routine. Selon l’OMS il faut au moins deux examens
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positifs pour affirmer formellement le diagnostic.
   
4.1. Examen direct d’un frottis cutané
 
4.1. Examen direct d’un frottis cutané
 
Sur le terrain, la mise en évidence de bacilles acido-alcoolo-résistants (BAAR) à l’examen direct d’un frottis
 
Sur le terrain, la mise en évidence de bacilles acido-alcoolo-résistants (BAAR) à l’examen direct d’un frottis

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