Cicatrisation normale - Phase de prolifération

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Réépithélialisation

La réépithélialisation commence en parallèle de l’inflammation et se caractérise par la prolifération des cellules souches épithéliales dérivées des kératinocytes et leur migration vers les bords de la plaie [Test : NHEK-0033]. Les cellules épithéliales issues des annexes dermiques subissent une transition épithélio-mésenchymateuse qui leur confère des propriétés de motilité. Ces cellules se différencient ensuite en kératinocytes, exprimant des kératines et d’autres marqueurs spécifiques tels que la filaggrine, la loricrine et les transglutaminases [Tests : NHEK-0061 ; NHEK-0062 ; EPIBA-0021 ; EPIBA-0022].

Après avoir atteint le mésenchyme de la MEC, les kératinocytes adhèrent aux berges de la plaie et commencent installation d’une nouvelle membrane basale. Cette fine couche de cellules épithéliales, qui ferme la plaie et la protège des infections et du desséchement, constitue la cicatrice primaire. Ce processus est entre autres régulé par des microARNs (par exemple le miR-213), des facteurs de croissance (EGF, FGFs, TGF-β) et des interleukines, qui permettent l’activation de l’épithélialisation. Le réseau neuronal semble également jouer un rôle important puisque des expérimentations in vitro et in vivo ont montré que les neurones sensoriels accélèrent la fermeture de la plaie en sécrétant des neuropeptides, tels que la substance P et le CGRP.

Fibroplasie et granulation

Sous cette nouvelle couche de cellules basales, la fibroplasie est initiée en réponse au FGF, TGF-β1 and PDGF [Tests : NHDF-0003; NHDF-0004]. Cette étape consiste en la différenciation, la prolifération et la migration des fibroblastes dans la plaie pour former le tissu de granulation. Les fibroblastes, issus des cellules souches du derme, synthétisent de nouveaux composants de la MEC, à savoir les collagènes de type I et III, les glycosaminoglycanes, les protéoglycanes, l’acide hyaluronique et la fibronectine [Tests : NHDF-0008 ; NHDF-0009 ; NHDF-0026 ; NHDF-0028 ; NHDF-0030 ; SKIBA-0017]. De façon concomitante, la sécrétion des MMPs diminue et la production de leurs inhibiteurs TIMPs (Tissue Inhibitors of Matrix Metalloproteases) est activée afin d’augmenter la résistance du tissu de granulation.

Angiogenèse

En parallèle de la fibroplasie, l’angiogenèse induite par l’hypoxie du tissu, permet la restauration de la perfusion vasculaire par la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. Les facteurs proangiogéniques (FGF, PDGF et VEGF) et les cytokines produites par les plaquettes stimulent la migration, la prolifération et la maturation des cellules endothéliales résidentes [Test : ENDOF-0001]. Les cellules progénitrices endothéliales dérivées de la moelle osseuse participent également à la néovascularisation au site de lésion. Le facteur LL-37 sécrété durant la phase inflammatoire semble être impliqué dans l’activation de ces cellules endothéliales. Myofibroblastes

A la fin de cette phase, les fibroblastes se différencient en myofibroblastes, qui acquièrent des propriétés contractiles suite à l’expression d’actine alpha dans les faisceaux de microfilaments et les fibres de stress, en réponse au TGF-β, à la tension tissulaire et aux protéines de la matrice (fibronectine et ténascine C). Les forces contractiles de l’actine sont transmises à la MEC via les complexes d’adhésion focale impliquant les intégrines, récepteurs assurant les interactions cellule-MEC. Ainsi les myofibroblastes jouent un rôle essentiel dans la contraction de la plaie, la fermeture des bords et la maturation du tissu de granulation [Tests : NHDF-0035 ; DE-0001; NHDF-0051].